Naissance du Synpell
L’engagement syndical au service des biens communs !
Le 28 mars 2017, 4 entreprises éditrices de solutions en logiciel libre, Code Lutin, Entr’Ouvert, Libre Informatique et Néréide, ont fondé officiellement le premier Syndicat Professionnel des Éditeurs de Logiciels Libres, avec le soutien de l’association Minga, Faire Ensemble.
Le logiciel libre ne cesse de progresser par la prise de conscience des usagers, des éditeurs mais aussi du secteur public. Pourtant les sociétés éditrices et contributrices du logiciel libre sont encore vues comme marginales et souvent laissées pour compte par les syndicats informatiques traditionnels qui continuent de représenter massivement les éditeurs propriétaires au travers de leurs actions. Le premier objectif du Synpell est donc de permettre le regroupement des entreprises du libre au sein d’un syndicat en prise avec la réalité des activités de services de ces sociétés et des pratiques qu’elles mettent en œuvre.
Le logiciel libre ne se limite pas à ouvrir le code, il est aussi porteur d’une philosophie de partage, de transparence, de démocratie et d’égalité. C’est pourquoi le Syndicat est fondé sur l’article 23 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, qui en plus de la libre création de syndicats, envisage le travail comme facteur d’émancipation et de liberté. Le Synpell considère que les modèles éculés d’entreprises hiérarchiques, technocratiques, opaques, ne sont pas des modèles satisfaisants ni même tolérables.
Face au Bigdata et à la montée en puissance d’une d’économie qui se laisserait guidée par des algorithmes au risque de remettre en cause le libre arbitre, cette création syndicale peut représenter une importante nouvelle pour tous les acteurs économiques qui sont confrontés à l’impact du numérique et refusent de perdre leur autonomie.
Cette création syndicale marque une rupture avec des organisations professionnelles corporatistes portées sur une défense exclusive d’intérêts privés et spéculatifs, pour se centrer sur la défense de la rémunération du travail, de la démocratie et de la protection sociale des programmeurs qui assument leur liberté de choix en matière de technologie par la promotion des communs.
Dans le contexte d’une société en mutation fortement marquée par l’impact des technologies numériques, où l’idéologique se confond dangereusement avec le politique, cet engagement syndical remet à l’ordre du jour l’importance de se regrouper sur des intérêts de métiers. Nous souhaitons peser ensemble pour contrebalancer le poids du lobbying des éditeurs propriétaires et être à l’origine de nouvelles orientations génératrices d’un droit adapté à l’édition de logiciel libre et à la création de biens communs, dans l’intérêt général.
Cette création syndicale marque bien la volonté de faire progresser le droit social et la démocratie économique à partir de l’engagement professionnel de ses membres.