S'identifier - Contact
 

  • webalice
  • Lundi 14/10/2013
  • 13:48
  • Lu 1679 fois
  • Version imprimable
 

 

 

Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre feu discriminatoire qui leur avait

été imposé par Maurice Papon, préfet de police de Paris. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à

disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés – notamment

par la "force de police auxiliaire" - ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et

d’une brutalité extrême des forces de police.

 

52 ans après, la Vérité est en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a

menées, - en particulier la Guerre d’Algérie - non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce crime

d’Etat que constitue le 17 octobre 1961. L'an dernier, le Président de la République a certes fait un premier pas important, en déclarant "Le 17

octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance ont été tués lors d'une sanglante répression. La République

reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes." Mais le terme de

crime n'est pas repris, et la responsabilité, sous entendue, n'est pas clairement définie, Certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des

"bienfaits de la colonisation", à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République, à "honorer" les criminels de l'OAS.

 

Dans ce domaine, il est donc nécessaire que des mesures significatives soient prises :

- Redéfinition de la "Fondation pour la mémoire de la Guerre d’Algérie ", (dotée de plus de 7 millions d’euros), créée en application

de l’article 3 de la loi du 23 février 2005 (dont l’abrogation est demandée sous sa forme actuelle) vantant les "aspects positifs de la

colonisation". Cette Fondation est sous la coupe d’associations nostalgiques de l'Algérie Française qui voudraient exiger des historiens

qu’ils se plient à la mémoire de "certains" témoins.

- Pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux

contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs homologues de l'autre rive de la Méditerranée.

- La vérité doit être dite sur l’organisation criminelle de l’OAS que certains, au sein de l'ancienne majorité présidentielle ont voulu

réhabiliter.

Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la Guerre d’Algérie, à savoir le racisme dont sont

victimes aujourd’hui nombre de citoyennes et citoyens, ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y

compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières.

 

On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. Après un demi-siècle, il est temps :

- Que le Président de la République, au nom de la France, confirme, par un geste symbolique, la reconnaissance et la

condamnation de ce crime d'état

- que la Fondation pour la Mémoire de la Guerre d’Algérie soit redéfinie sur des bases totalement différentes.

- que l'Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l'internement arbitraire, pendant la Guerre d'Algérie, d'Algériens

dans des camps.

- que l'Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l'abandon des harkis, les massacres et l'enfermement dans les camps

en France en 1962.

- que la liberté d’accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens.

- que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et

indépendant.

A l'occasion de ce 52ème anniversaire, nous exigeons Vérité et Justice.

 

Rassemblement le 17 Octobre 2013 à 18h au Pont Saint Michel à PARIS

 

Signataires (au 4 octobre 2013) :

Associations : 4ACG (Anciens Appelés à la Guerre d'Algérie et leurs Amis contre la Guerre), 17 Octobre Contre l'Oubli, 93 A

Cœur de la République, ACCA (Agir Contre le Colonialisme Aujourd'hu), Les Amis de Max Marchand, de Mouloud

Féraoun et leurs Compagnons, AHDH (Association Harkis droits de l'Homme), ANPROMEVO (Association Nationale pour la

Protection de la Mémoire des Victimes de l'OAS), Au Nom de la Mémoire, ARAC (Association Républicaine des Anciens

Combattants), Comité Vérité et Justice pour Charonne, FNACA Paris (Fédération Nationale des Anciens Combattants AFN),

LDH (Ligue des Droits de l'Homme), MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié des Peuples), Sortir du Colonialisme,

 

Syndicats : FSU (Fédération Syndicale Unitaire), Fédération SUD Education, ,

Partis Politiques : AL (Alternative Libertaire), PCF (Parti Communiste Français),

17 octobre 1961 - 17 octobre 2013

52ème

Anniversaire - Vérité et Justice

http://www.wat.tv/video/bande-annonce-ici-on-noie-48m4r_36u23_.html