S'identifier - Contact
 

 Suite de la convention d'Affaire Créarif 2008

  • webalice
  • Mardi 17/06/2008
  • 07:25
  • Lu 2445 fois
  • Version imprimable
 

 6 projets CréaRîF 2008 ont été primé  le 29 mai, le prix de l'entrepreunariat féminin a été décernée à Alima Arouali,qui anime l'association Alice GUY pour son projet Vidéo Femme. Alice GUY est accompagnée par Alice Cooperatif Concept.

l'’association ALICE GUY PRODUCTION a été créée en décembre 2006. Elle réunit des techniciens et techniciennes de l’audiovisuel et du cinéma, des réalisateurs et réalisatrices, des militants associatifs et syndicaux.

Son objectif consiste à mettre à la disposition des femmes des quartiers défavorisés des compétences permettant de s’exprimer par la vidéo.

Depuis de nombreuses années se sont mis en place des ateliers artistiques autour des pratiques audiovisuelles et d'éducation à l’image destinés, la plupart du temps, à un public d’adolescents. ALICE GUY propose des ateliers destinés à des femmes et jeunes filles des quartiers populaires, la plupart du temps exclues de ce type de dispositif. L’objectif n’étant pas de les transformer en spécialistes de l’audiovisuel mais de leur permettre d’être un peu plus libres face à des flots d’images qui, trop souvent, montrent une réalité éloignée de leurs préoccupations.

La vie d’une femme dans les milieux populaires, consiste la plupart du temps à élever les enfants, à travailler et/ou à s’occuper des tâches ménagères. Elles n’ont pas beaucoup de loisirs, tout leur temps et leur énergie étant consacrés à la famille. Elles ne s’autorisent que rarement à faire quelque chose pour elles-mêmes. Le manque de temps et d’argent étant aggravé, pour certaines d’entre elles, par les limites sociales, culturelles ainsi que les problèmes de langues et d'analphabétisme renforçant ainsi leur isolement.
Donner les moyens à des femmes des quartiers de s’emparer d’une caméra, c’est déjà rompre une certaine forme d’enfermement, leur ouvrir une nouvelle forme de communication pour se raconter, raconter leur quotidien, leur environnement, le montrer aux autres.
L'année 2008 sera consacrée à la mise en place du premier atelier « VIDEO-FEMMES ». Alice Guy  ambitionne, en partenariat avec Martine Delpon, VIDEO-FEMMES de Créteil,
videofemmes.blogspirit.com/ qui a une expérience de plusieurs années d’ateliers vidéo avec des femmes du quartier du Mont-Mesly dans le cadre Festival du film de femmes de Créteil, de créer une « fédération » de VIDEO- FEMMES dans toute l’Ile de France.

Qui est Alima Arouali ?
Alima est chef monteuse et réalisatrice de documentaire , elle a réalisée avec Anne Galand :
on est pas des steaks hachés  en 2002
Elles racontent  leur rencontre et l'aventure de la  réalisation du documentaire :
Alima AROUALI est monteuse ; Anne GALLAND est cadreuse et réalisatrice d'un premier film documentaire : "PORTRAIT À QUATRE MAINS".
Elles militent depuis longtemps dans le même syndicat du spectacle, mais c'est sur un stage d'écriture de scénario, en 96, qu'elles se sont vraiment rencontrées. En 99, Alima devient le personnage central du film d'Ali AKIKA :
"ENFANTS D'OCTOBRE", dont Anne fait l'image.
La grève des McDo, fin 2001, leur donne envie de réaliser ensemble un film sur cette lutte dans laquelle elles trouvent naturellement leur place dans le comité de soutien.



En décembre 2001, lors d’une Assemblée Générale des intermittents du spectacle, des jeunes sont venus nous parler de la grève qu'ils menaient depuis plus d'un mois au McDonald's du Faubourg St-Denis.

Nous sommes toutes les deux intermittentes du spectacle, travaillant l'une à l'image, l'autre au montage. Un statut doublement précaire : non seulement ce n'est pas facile de trouver du travail et de faire chaque année le nombre d'heures suffisant pour avoir droit aux indemnités de chômage, mais de plus ce régime spécifique est sans cesse remis en question et menacé.

Nous étions donc une fois de plus mobilisées pour défendre nos droits, et voilà que ces jeunes sont venus nous interpeller. Eux aussi se débattaient dans un monde du travail aux tendances de plus en plus libérales. Nous ne savions rien de leurs problèmes. Ils nous touchaient. Ils nous renvoyaient à une situation de travail encore plus violente que la nôtre.

Nous avons été tout de suite d'accord : il y avait peut-être un film à faire, et ce film, nous avions envie de le faire ensemble.

Dès le lendemain, nous partons en repérage.

Devant leur restaurant fermé, transis de froid, les jeunes grévistes se relayent pour faire le piquet de grève. Nous rencontrons aussi des militants du comité de soutien qui les entourent, syndicalistes, anti-mondialistes, « électrons libres », dont l'une des tâches est de récolter des fonds pour permettre aux grévistes de survivre financièrement. Nous sympathisons.

On nous appelle quelques jours plus tard. Les grévistes viennent d'occuper leur restaurant. L'histoire est en train de se vivre. Si on ne se lance pas dans l'aventure du tournage sans attendre, il n'y aura pas de film. Alors on tourne.

FILM SANS PRODUCTEUR ET SANS DIFFUSEUR

Peu de temps après, nous prenons connaissance de l’appel d’offre de Télévision Création Citoyenne-TCC, qui cherche des projets. L'écriture d'un dossier nous permet de prendre du recul, de préciser nos intentions, de réfléchir à notre démarche de réalisatrices.

En attendant la réponse de TCC, nous continuons le tournage avec nos moyens. Nous suivons une histoire qui s'écrit d'elle-même, et dont nous ne connaissons pas la fin. Personne n'imaginait que cette grève allait durer aussi longtemps ! Notre film se construit au jour le jour. Il y a les rendez-vous fixes : les AG du mercredi soir à la bourse du travail de la rue de Turbigo, les "actions des samedis noirs" où l'on va tous en chœur occuper d'autres McDo. Pour les évènements ponctuels, il y a toujours quelqu'un pour nous prévenir.

Parallèlement nous mettons en scène quelques séquences de dialogues avec certains des acteurs du mouvement dont la réflexion viendra enrichir les scènes de vie de notre film.

UNE CO-RÉALISATION


Anne avait sa caméra, une PD150 Sony, tout à fait adaptée à ce genre de tournage, avec une deuxième piste son en plus du micro caméra. Mais il fallait quelqu'un au son ! Nous ne pouvions pas proposer de salaire, et nous ne savions pas combien de temps allait durer le tournage. Il fallait être très disponible et démarrer au quart de tour.

Alima s'est initiée à la prise de son. Nous nous sommes équipées d'un système HF qui nous permettait une autonomie de mouvement.

Le fait d'être l'une à l'image et l'autre au son nous permettait d'être complémentaires. Nous co-réalisions. Cela a très bien fonctionné.

Nous avons eu la chance que TCC accepte notre projet, ce qui nous a permis de trouver notre producteur : la CATHODE, chez qui nous avons pu monter notre film.

C’était important pour nous d’avoir un producteur, une structure professionnelle, une contrainte de finition. Cela nous a donné la force de continuer le travail que nous avions commencé.

Nous avons eu le temps nécessaire pour le montage, deux mois et demi. Ce temps nous a permis de réaliser le film qu’on voulait.

Alima est monteuse. Nous avons, là encore, travaillé à deux. La plupart du temps, les productions imposent cinq, voire seulement quatre semaines de montage pour un documentaire, ce qui n'est vraiment pas suffisant pour un film qui se construit en grande partie à ce moment-là.

UN FILM MILITANT

Nous étions partie prenante de cette grève. Nous pensions que ces jeunes avaient raison et nous étions de leur côté.

Nous avons vécu une expérience de solidarité extraordinaire, basée sur le respect mutuel, entre ces très jeunes grévistes qui avaient pris leur lutte en charge, qui négociaient seuls avec leur gérant et ces militants chevronnés qui mettaient au service de ces jeunes leur expérience et leur énergie, chacun selon ses compétences.

N’étant pas employées chez McDo, et n’ayant plus l'âge des grévistes, c'est naturellement dans le comité de soutien que nous avons trouvé notre place.

Réaliser un film était notre manière de participer à cette lutte. Un film engagé certes mais avec une volonté de faire du cinéma. Notre regard est totalement subjectif, et nous le revendiquons comme tel. C'est délibérément que nous avons choisi de ne pas interviewer le gérant du McDo. Nous nous sommes intéressées aux acteurs de la lutte, à leur personnalité, à leurs motivations.

Nous avons eu la chance de filmer une belle histoire avec de beaux personnages et qui se finit bien.

LE PUBLIC

Tous les gens à qui nous avons parlé de ce film ont envie de le voir.

Pour l'instant, notre diffuseur, TCC, devrait le programmer bientôt sur le canal 35 qu'il partage actuellement avec d'autres chaînes associatives.

Bien sûr, nous allons le proposer aux télévisions qui diffusent des films documentaires, en espérant qu'elles ne se montreront pas trop frileuses politiquement.

Mais c'est dans une vraie salle de cinéma, au "Magic Cinéma" de Bobigny, qu'aura lieu l'avant-première, le 16 octobre prochain, dans le cadre des deuxièmes rencontres du cinéma citoyen. Une soirée exceptionnelle, en présence des grévistes et des membres du comité de soutien.

D'autres dates sont déjà prévues : - Le 21 octobre, à 15 heures, au cinéma "Images d'ailleurs" (Paris - 5ème) dans le cadre de la semaine de cinéma social. - Le 6 novembre, en soirée, après un concert, sur la Guinguette Pirate (Paris - 13ème)

Aujourd'hui, les salles s'équipent de vidéo projecteurs, des films documentaires sortent sur grand écran. Les festivals attirent de plus en plus de monde.

De nouveaux réseaux de diffusion se mettent en place, associatifs et militants, pour un public qui manifeste de plus en plus d'intérêt pour ce cinéma qui raconte des histoires vraies.

Alima AROUALI
Anne GALLAND
Septembre 2002


Qui était Alice Guy ?

En mars 1894, Alice Guy n’a que 21 ans, lorsqu’elle est engagée comme secrétaire par Léon Gaumont. Dans le courant de l’année 1895, un jeune savant, Georges Demeny, propose sa dernière invention à Léon Gaumont, le " phonoscope ", capable d’enregistrer et de projeter des vues animées. Alice est très intéressée par ces nouvelles techniques : « avec cet incroyable outil qu’est le cinéma, ne pourrait-on pas faire quelque chose d’autre que de filmer des défilés, des trains qui entrent en gare ou du personnel qui sort d’une usine ? Et si on racontait des histoires ? »


C’est ainsi que Alice Guy réalisa le premier film de fiction du monde. Il fut tourné à Belleville par un dimanche ensoleillé à la fin de l’été 1896, « La Fée aux choux » (20 mètres de pellicule en 60 millimètres, durée : 1 minute 30). Ce fut un tel succès qu’une longue série de films suivit. Des films de plus en plus longs sur des thèmes très divers. Alice Guy assura la prospérité de la maison Gaumont pendant les onze années suivantes, jusqu’en 1907, date à laquelle elle se marie avec Herbert Blaché. Le jeune couple quitte la France pour les Etats-Unis où Alice Guy continuera à faire et à produire des films. Elle revient en France, après son divorce en 1922, où tout le monde l’a oubliée. Ce n’est qu’en mars 1957 que la Cinémathèque française lui offre un discret hommage. Elle s’éteint en 1968 aux Etats-Unis.


Il faudra attendre 17 ans après « la fée aux choux » pour que d’autres femmes deviennent metteuses en scène.

 

Association ALICE GUY PRODUCTION

21 allée de Fontainebleau

75019 PARIS


contact  Alima AROUALI: 06-61-74-77-37

Courriel : alice.guy73@orange.fr